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«Une voix crie dans le désert : Préparez-le chemin du Seigneur » 2ième DIMANCHE DU TEMPS DE L'AVENT

«Une voix crie dans le désert : Préparez-le chemin du Seigneur »

La première lecture et l’Evangile de ce deuxième dimanche du temps de l’Avent font écho de cette voix qui retentit dans le désert. A qui s’adresse-t-elle ? Si l’on considère que le désert est un milieu naturel hostile du fait de son aridité, du silence qui y règne puisqu’elle est inhabitable à l’exception de quelques êtres nuisibles à la vie de l’homme ; pourquoi donc une prédication dans le désert ?

Pourtant, l’annonce prophétique d’Isaïe comme la prédication de Jean le précurseur, ont des destinataires bien connus. Il s’agit d’un peuple en attente de la venue d’un Messie libérateur.

A l’époque d’Isaïe, les enfants d’Israël en exil attendaient les jours où YHWH Dieu de leurs pères reviendrait pour les faire retourner dans leur terre natale. Le récit prophétique annonce la consolation de ce peuple humilié. Dieu va une fois encore sauver son peuple de la main des oppresseurs. Cependant, ce  projet divin n’est possible qu’avec le désir de conversion de chacun. Il s’agit d’un véritable renouveau spirituel. Les fautes de ce peuple avaient fini par faire de lui une terre asséchée, un véritable désert avec ses « tortuosités ». Maintenant,il faut balayer le terrain : « Tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées. Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets en larges vallées ; Alors se révélera la Gloire du Seigneur(...) »

Nous savons la suite de l’histoire : Israël connaîtra la consolation : elle reviendra dans sa terre. Le petit reste de ses enfants qui ont gardé la fidélité à l’Alliance verra le chemin du retour. Mais cette attente messianique, au-delà du contexte historique de l’exil, dépasse ce besoin humain de liberté. Il s’agit plus du Salut que Dieu propose à son Peuple. Il prend toute sa mesure dans la personne du Christ qui inaugure les temps nouveaux. C’est tout le sens de la mission du précurseur qui, reprenant l’annonce prophétique d’Isaïe, secoue la conscience spirituelle des gens de son époque et celle de chacun d’entre nous.

Marc l’évangéliste ouvre son récit avec la prédication de Jean-Baptiste qui constitue l’inter-testament, c’est-à-dire le point de jonction entre l’Ancien-Testament dont il est le dernier des prophètes et le Nouveau-Testament puisque c’est lui qui annonce l’imminence de la Venue du Messie-Sauveur. Son lieu de prédilection c’est encore le désert en lieu et place des grandes agglomérations et carrefours où il y avait plus de chance de rencontrer les foules. Le baptiste nous rejoint dans le désert de nos vies : nos refus de Dieu, nos hostilités vis à vis des autres, nos solitudes et nos enfermements pour nous offrir une nouvelle possibilité de rencontrer Dieu. Le Baptême de conversion qu’il propose est une préparation à l’accueil de Celui dont lui-même n’est pas digne de dénouer la courroie de ses sandales ; le Christ qui baptise dans l’Esprit-Saint et le feu.

Bien chers frères et sœurs, la conversion telle que nous y appelle Jean-Baptiste est au cœur du temps de l’Avent. Une attente de l’Avènement du Fils de Dieu, requiert de notre part un retournement en profondeur. Notre Baptême nous y engage ; il ne s’agit pas seulement de se reconnaître pauvres pêcheurs, mais aussi d’oser entreprendre une démarche de conversion. L’Église a mis entre nos mains les outils pour aplanir les sentiers de nos cœurs encombrés par nos misères intérieures et nos lassitudes qui obstruent tout chemin d’Espérance. L’adresse de l’apôtre Pierre dans la deuxième lecture est un solennel appel à garder ardente l’Espérance semée en nous au jour de notre Baptême mais surtout à la faire rayonner par notre témoignage au milieu des hommes et des femmes de notre temps.

Que cette Espérance nous fasse marcher vers la rencontre de Celui qui nous appelle des ténèbres à son admirable lumière d’Amour et de paix.

« Viens Emmanuel, viens nous sauver ».

Père Ferdinand SAMBOU,Curé.