A côté de ces amicales, il y a aussi des groupes de visiteurs d’hôpitaux. Ce sont des membres de la Légion de Marie, de groupes de prière, et aussi d’autres volontaires. Ils se retrouvent généralement le vendredi à la pause du midi à la chapelle de l’hôpital pour célébrer l’Eucharistie, ensemble avec des parents des malades hospitalisés et des membres du personnel de santé, pendant que les musulmans vont à la mosquée. Puis ils passent dans les différents services pour encourager les malades, mais aussi leurs familles. Ces visiteurs sont organisés en petites équipes pour ne pas peser trop lourd. Ils interviennent en relation avec les responsables des différents services qui leur indiquent les personnes à visiter en priorité. Ils vont les saluer et assurent tous les malades de leurs prières et de leur de leur amitié, quelle que soit leur religion. Ces visiteurs sont attendus et très bien accueillis. Ils sont formés par un aumônier dans chaque hôpital qui organise des rencontres de formation régulières. Ces visiteurs ne se limitent donc pas à un soutien matériel ou psychologique, mais ils apportent un soutien spirituel, également aux musulmans qui sont la majorité au Sénégal, environ 90 %. Souvent ces derniers nous demandent de prier aussi pour eux. Et il nous est arrivé plusieurs fois de les préparer à la mort, à leur demande.

Quand les parents et amis des malades sont présents, nous veillons à parler avec eux, à les écouter et à les encourager dans ce qu’ils font pour leurs malades.

Pour les chrétiens, nous apportons également des documents de prière et de lecture spirituelle. Mais la plupart des malades ne savent pas lire. Nous leur apportons surtout des images, des croix et des chapelets pour soutenir leurs prières et nourrir leur foi, selon leur possibilité et d’après leur état de santé. Les visiteurs signalent à l’aumônier, les malades chrétiens qui veulent se confesser ou recevoir le sacrement des malades. Lorsque malheureusement ces malades décèdent, ils sont généralement enterrés dans leurs propres paroisses, mais nous organisons d’abord une prière à la chapelle de l’hôpital avant leur départ.

Nous sommes spécialement attentifs aux malades étrangers qui viennent de loin. A ce moment-là alors se pose le problème de la langue, même si parmi les visiteurs, différents membres parlent l’anglais, le portugais et l’espagnol et aussi un certain nombre de langues locales, non seulement du Sénégal mais également d’autres pays africains. Et nous avons appris les prières chrétiennes dans ces différentes langues pour prier avec ces malades.

Nous intervenons également au pavillon spécial d’un hôpital de Dakar où sont soignés les prisonniers gravement atteints, dans le cadre de l’aumônerie des prisons.

Il faut signaler aussi les actions du gouvernement du Sénégal pour la CMU (Couverture Médicale Universelle), les soins gratuits pour les bébés de 0 à 5 ans, les césariennes gratuites, le plan Sésame pour les personnes âgées et les actions pour la régulation des naissances. Il existe également des centres pour le suivi des malades du Sida ou pour les drogués, où ils reçoivent des médicaments gratuitement, de même qu’un suivi psychologique. La chimiothérapie pour le cancer du sein, une cause de nombreux décès, est également gratuite depuis peu.

 Dans tout cela, c’est l’exemple et la foi en Jésus qui nous soutient. Il  a guéri les malades, dans leur corps, leur esprit et leur cœur. Il nous dira : « J’étais malade, et tu es venu me visiter…Tout ce que tu as fait au plus petit de ceux-ci qui sont mes frères, c’est à moi que tu l’as fait » (Mat 25,40). Nous croyons qu’à travers ces actions, c’est le Royaume de Dieu qui grandit. Un Royaume d’amour, de tendresse et de miséricorde, ouvert à tous les hommes.