Pas Tous SAINS !
Nous sommes de ceux qui pensent que tout travail mérite salaire depuis l’affaire des perdiem pour les membres du Comité de pilotage du Dialogue national. Mais, nous nous sommes abstenus de donner notre avis pour voir l’élan de sursaut patriotique que les différents participants devaient être à mesure de faire.
Cependant, pour ce qui est du Force Covid-19 le contexte est tout autre. Le sacrifice a prévalu dès les premiers instants de la lutte contre cette pandémie. D’abord la classe politique qui a dépassé toutes les divergences pour faire bloc derrière le chef de l’Etat, bien sûr avec la sérénité de certains leaders qui n’ont pas manqué, dans leurs échanges avec le Président de la République de soulever leurs préoccupations de transparence et de risque de situation de non droit pendant tout le temps de gestion de la lutte. A l’appel du Chef de l’Etat pour la mise sur pied d’un fonds de riposte, toutes les franges de la société ont réagi. Nous ne citerons pas tout le monde. Mais on se permet tout de même de rappeler la réaction de plusieurs particuliers, des religieux, des entreprises, du patronat. Pour ce dernier il ne faut pas oublier que la première ordonnance du Chef de l’Etat le contraignait, tant que possible, au maintien des emplois pour éviter un malaise social. Alors que nous savons tous que la prévision n’est point le fort de nos dirigeants sénégalais et que beaucoup d’activité avaient tout bonnement cessé.
Cet élan de générosité est ce qui justifie la vigilance des acteurs de la presse dans l’achat et l’acheminement des denrées destinées aux populations dans l’aide alimentaire d’urgence que l’Etat du Sénégal est entrain de dérouler par le canal du Ministère du développement communautaire, de l'équité sociale et territoriale.
Le maitre mot est clair, cette pandémie créera des opportunités certes (la vente de masque et de gel hydro-alcoolique, location de bâtiment hôtelier…), mais les sénégalais n’accepterons jamais qu’il y ait un « Covid-Business ». C’est-à-dire que des personnes s’enrichissent ou se créent des opportunités en défaveur de l’Etat et des populations.
3,5 millions par membre pour une session de 6 mois. Soit tout au moins 107 millions à puiser dans l’effort financier national, car il ne faut pas oublier que le comité a la latitude de convier dans le travail, toutes personnes ressources dont la consultation est jugée opportune.
La situation de crise en appelle à la prise de conscience de la faiblesse de notre Etat et donc au concours de chaque citoyen. On écrivait dans notre article après l’annonce de la mise sur pied de ce comité et de sa composition : qu’« à chacun d’entre eux, il est offert d’entrer dans l’histoire de notre jeune Nation».
S’ils ne sont pas tous sains, on peut encore en débarquer certains. Le peuple ne se laissera pas convaincre et d’autres seraient prêts à s’engager volontairement.
N’eut été la lucidité des responsables de l’opposition parlementaire et celle politique,
Toussaint MANGA : « Dans un contexte aussi lourd que celui dans lequel nous vivons, nous ne pouvons accepter d’être payés. C’est inélégant que des sénégalais puissent cotiser pour lutter contre la pandémie et qu’il y ait une frange de sénégalais qui en bénéficie au détriment de ceux qui en ont le plus besoin »,
Habib SY : « Nous ne voulons pas que notre mission soit entachée par des histoires d’indemnités ou de perdium. Tout ce qui est lié au travail concernant la lutte contre le Covid-19 doit se faire dans un désintéressement total ».
Ce comité on allait créer un précédent et susciter d’autres questionnements. En effet, est-ce que les membres de ce comité sont plus méritants que le personnel (médical, administratif et de soutien) des structures hospitalières qui sont permanemment exposé à la contamination et dont la charge de travail a, d’un seul coup, explosé ? Sont-ils dans leur profession et casquette diverses moins traités que les camionneurs qui se sont déclarés disponibles pour acheminer sans émolument les vivres aux différents coins du pays ?
Nous sommes rassurés d’avoir retrouvé la vraie opposition, celle que nous attendions pour l’équilibre nécessaire dans la gestion d’un Etat, et la manifestation réelle de sa représentation des populations dont elle est porteuse de voix.
Le peuple salue cet état d’esprit que le Général François NDIAYE, Président du Force Covid-19, a si bien résumé : « Nous devons travailler de façon désintéressé, et aucun sacrifice n’est de trop pour promouvoir la transparence ».
EkS.
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