MÉDITATION DES TEXTES DU DIMANCHE DE LA DIVINE MISÉRICORDE
Chers frères et sœurs, ALLELUIA !
Le Christ est vraiment ressuscité ! Que sa paix et sa joie soient avec vous tous !
En ce 2ième dimanche de Pâques ou dimanche de la Divine Miséricorde, nous vivons toujours dans l’euphorie et dans l’ambiance de la résurrection du Seigneur. Et Voilà qu’après 8 jours, la liturgie nous propose de nous centrer sur un des évangiles des apparitions de Jésus à ses disciples.
En effet, nous avons tous célébré Pâques dans cette conviction que le Christ a réellement bravé la mort et l’enfer, et nous l’avons exprimé en tournant la page du temps de carême avec son lot de dures privations. Cette expression s’est ponctuée en plus à travers les festivités en famille et les nombreux messages envoyés et reçus çà et là comme pour témoigner de cette conviction non incarcérable.
Pourtant, en méditant les textes de ce jour, c’est bien un climat de confinement qui prévaut pour les disciples timorés et craintifs face au brouillard d’un lendemain incertain et face à une vie non sensée et menacée. Le personnage de Thomas, qui marque la scène de cette apparition par son doute et dont le nom signifie jumeau, est le jumeau de quiconque se réclame disciple du Christ.
N’est-ce-pas la position de ce disciple dans l’expression de son incrédulité qui est la nôtre ou bien même qui nous guette en ces moments difficiles de confinement ?
Les disciples confinés, qui vivent la même situation que celui du monde présent ou même au- delà, avaient sans doute besoin d’un regain de conviction après avoir été frappés par l’événement déconcertant de la Croix. « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. » (Jn 20, 25). Cette redondance de la particule « si », revenant 3 fois, est la réelle tonalité qui marque le rythme existentiel et quotidien des hommes de ce temps frappés par l’incertitude de la pandémie du covid-19 et sur sa fin.
Chers croyants, face à ce malheur, que cherchons-nous réellement dans nos questionnements et dans nos querelles ? Quel contenu mettons-nous dans nos doutes, nos désespoirs et nos résistances? Le Christ n’est-il pas ressuscité ? Ou bien, voulons-nous en ce temps de malheur et de confinement le toucher par un miracle qu’il accomplirait par son apparition ? Voulons-nous croire seulement, à la suite d’une intervention extraordinairement charismatique de la main divine, que le virus disparaîtrait balayé d’un revers de la main ?
Heureusement que Thomas a douté ! Car le doute fait partie de la vie du Chrétien. Ce n’est pas un doute sceptique dont nous parlons, mais d’un doute qui mène à la certitude. Nous sommes amenés à nous départir d’un christianisme de tradition pure à un christianisme de conviction.
La réponse du Christ à Thomas est celle qu’Il nous donne encore aujourd’hui : « Porte ton doigt ici : voici mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté, et ne sois plus incrédule, mais croyant » (Jn 20, 27). C’est dire qu’en ces moments, nous devons cultiver une intimité pour nous approcher du Seigneur non en l’expérimentant de manière sensible et palpable, mais de manière spirituelle. Cela peut nous faire penser à cette privation momentanée de communion eucharistique. Ainsi, touchons ses entrailles pleines de miséricorde. Ne soyons plus incrédules, car comme le dit Thomas, le Christ est « notre Seigneur et notre Dieu ! ».
A la suite du Père Henry Boulad nous pouvons dire désormais : « Merci à Thomas d’avoir douté ». Car désormais, grâce à son apport, le Seigneur nous dit : « Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu » (Jn 20, 29).
Revêtons nous de l’esprit et de l’ardeur qui régnaient au sein de la première communauté chrétienne, qui dans son confinement craintif, se montrait assidue à l’enseignement, fidèle à la communion fraternelle, et à la prière. C’est seulement dans cette foulée que nous pourrons avec l’apôtre Paul nous convaincre de la grande miséricorde de Dieu qui ne cesse de nous engendrer par sa résurrection d’entre les morts, pour une vivante espérance.
C’est pourquoi, notre foi demeure inflexible lorsqu’elle se laisse inlassablement purifier dans ces épreuves captivantes au-delà desquelles nous obtiendrons un héritage incorruptible en vue de notre délivrance définitive lorsque le Christ Jésus reviendra.
Qu’il en soit ainsi aujourd’hui demain et pour les siècles des siècles. AMEN !
AYFD.
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