Alexëi Navalny a été condamné à 3 ans et demi de prison. Une décision qui ne surprend pas beaucoup de monde car le parquet avait affirmé sa volonté d’une incarcération durable de l’opposant.

Mais au fond de quoi est-il réellement coupable ?

Navalny a été arrêté à l’aéroport dès son retour en Russie selon l’administration pénitentiaire pour avoir a enfreint les conditions de sa libération conditionnelle à la suite d'une accusation pénale antérieure qu'il rejette comme étant politiques. Pourtant l’Etat Russe était bien informé de sa convalescence en Allemagne suite à un empoisonnement dont il était victime et pour lequel il accuse Poutine et son gouvernement d’avoir voulu mettre fin à ses jours.

Pour Navalny et ses partisans cet acharnement sur sa personne de la part des autorités russes avec l’objectif ultime de le mettre derrière les barreaux n’est justifié que du fait qu’il expose leur corruption et leur détournement de fonds.

Le "blogueur que personne ne connaît" oblige aujourd’hui le gouvernement russe à faire des commentaires soit sur ses accusations _surtout avec son film sur une maison de Poutine, cadeau offert par ses amis russes du milieu des affaires_ soit sur les raisons justifiant son arrestation.

Navalny est aujourd’hui à l’origine de manifestations antigouvernementales les plus importantes que la Russie ait connues depuis la période post-communiste. Les protestations ont eu lieu dans plus de 120 villes et communes et dans les onze fuseaux horaires de la Russie.

Le tribunal de Moscou a donc ordonné hier mardi une annulation de la peine avec sursis d'Alexeï Navalny dans l'affaire Yves Rocher et de la remplacer par 3 ans et demi de colonie à régime général. Si l’on prend en compte qu’il a déjà passé un an en résidence surveillée lors de l'enquête préliminaire, il lui restera deux ans et demi en colonie pénitentiaire. Les avocats de la défense ont confirmé qu’ils feront appel de cette décision.

A l’international, beaucoup de voix se sont levées pour demander la libération immédiate de Navalny. En réponse à cette série d’appels de politiciens étrangers à la libération immédiate de Navalny, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova recommande de «s’occuper de leurs problèmes intérieurs».

Cette privation de liberté mettra-t-il fin aux manifestations ? Il faut dire que même s’il y a d'autres leaders de l'opposition, tout dépendra de nombre de personnes qui soutiennent l'opposition et de leur engagement à faire face au régime de Poutine. L’effet du nombre et de la répartition territoriale des manifestations sont les seuls moyens de faire plier les autorités russes qui auront ainsi du mal à justifier un parrainage de l'Occident en vue de déstabiliser un ennemi de toujours.