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« Jeune homme, je te le dis, Lève-toi ! » (Lc 7, 14) Pour vivre en plénitude des JMJ « coronavirus ».

« Jeune homme, je te le dis, Lève-toi ! » (Lc 7, 14)
Pour vivre en plénitude des JMJ « coronavirus ».

On aurait dû être en JMJ, en ce fin de semaine, suivant les différents calendriers diocésains, pour anticiper le Dimanche des Rameaux, traditionnel rendez-vous de la jeunesse catholique, mais le corona virus en dispose autrement et nous sommes enfermés dans nos maisons, sans messes, sans célébrations, sans retrouvailles, comment faire, l’inopiné nous a surpris, la vague croissante des contagions nous impose une vie sociale solitaire et retirée. Mais je me suis donné la peine de lire le message du Pape pour les JMJ de cette année et je ne peux pas ne pas faire quelques commentaires en regardant la situation de notre jeunesse en général, sans viser personne, mais en m’efforçant de lire la réalité.
Le thème d’abord que le Pape François nous propose : « Jeune homme, je te le dis, Lève-toi ! » (Lc 7, 14). Lève-toi, un ordre net, sans hésitations. Et vous savez que cet ordre Jésus le donne à un mort, le fils de la veuve de Naim. Je vous vois trop souvent comme des morts, incapables de réagir devant les situations qui sont le nôtres, manque de travail, manque de projets personnels et communautaires, manque d’engagement dans nos paroisses, qui sont devenue désormais la demeure des enfants et de quelques femmes. Je vous vois vous lever seulement pour un match de football, pour certaines manifestations traditionnelles qui n’engagent personnes si ce n’est que le manger et le boire en désordre, je vous vois vous lever pour les multiples soirées de toutes sortes dans lesquelles on espère remorquer une nouvelle fille (ou garçons) ; je vous vois vous lever pour courir derrière à la mode osée, au smartphone contrefait et gaspiller votre temps sur les réseaux sociaux.
Pour le reste on est couchés comme morts. Devant la misère de votre famille pour laquelle vous ne faites rien, sauf rendre le climat incandescent avec vos prétentions et vos refus de travailler et collaborer. Sans penser à votre école, une corvée inconcevable et malheureusement beaucoup parmi vous sont voués à l’échec, faute de suivi, d’engagement, la collection des cartouchards est immense. Du côté de la foi on n’en parle pas, mis de côté le petit nombre de ceux qui sont proches, la plupart des jeunes s’est couché après sa confirmation. Prière, formation, mouvements, recherche spirituelle, des mots oubliés, des choses inutiles bonnes seulement pour les débiles qui y croient.
« Jeune homme, je te le dis, Lève-toi ! » (Lc 7, 14) Comment ne pas sursauter devant cet ordre de Jésus, comment ne pas se laisser entrainer dans ce dynamisme qui nous invite à nous lever de nos ornières, de ne pas dormir sur nos lauriers, comment ne pas accueillir cette invitation de Jésus à faire de notre vie la plus belle et grande des aventures. Il aura suffi un petit virus pour ôter la vie de milliers de personnes, comment ne pas voir dans cette situation inédite et tragique une invitation à nous lever à nous prendre en mains, à changer notre train de vie, à passer de la mort a la vie.
Mais comment se lever, si les autres ne se lèvent pas ? Malheureusement nous vivons la psychologie du troupeau et c’est bien cela que la société vise pour vous, être habillés de la même façon, avoir les mêmes attitudes, utiliser le même langage, suivre les mêmes modes dans une dépersonnalisation croissante, même la nourriture doit être la même sans oublier la plaie de l’alcoolisme et du tabagisme où vous excellez merveilleusement. N’attend pas que les autres se lèvent, « Jeune homme, je te le dis, Lève-toi ! » (Lc 7, 14), lève-toi, prend en main ta vie, réveille-toi, commence toi-même à te lever et à remettre de l’ordre dans ta vie. Prends-toi au sérieux sur ton projet de vie, sur les objectifs que tu veux réaliser, sur les défis qui t’incombent pour ton avenir. Lève-toi et met-toi en recherche de ton identité, de ton originalité, ne te contente pas d’être dans un troupeau, manifeste ta pensée, aye des ambitions pour ton futur. Le temps est court, la jeunesse est un instant, ne te laisse pas distraire par ce qui n’est pas nécessaire. Pour se lever il faut impérativement décentrer son regard, ne plus regarder à soi-même, ne plus rester repliés sur soi, mais ouvrir notre regard sur les autres, sortir à la rencontre des autres, apprendre à lire les souffrances des autres, se courber sur les blessures des autres, vivre en un mot pour les autres, comme Jésus.
Le Pape François nous conseille de vivre en ressuscités, c’est-à-dire garçons et filles debout, garçons et filles qui ne se laissent pas conditionner par les autres, garçons et filles qui sont protagonistes de leur existence, garçons et filles qui ont des idées, une personnalité, la capacité de faire des choix.
« Jeune homme, je te le dis, Lève-toi ! » (Lc 7, 14) Comment ne pas répondre à cet appel de Jésus et voir notre vie basculer vers le positif, vers le meilleur, vers ce qui vaut la peine, vers le service pour les autres, vers l’engagement pour transformer notre société, vers le sérieux à vivre au quotidien dans nos relations, nos activités, notre formation personnelle et spirituelle.
Que ces JMJ marquées par le coronavirus puissent te stimuler à un nouveau regard sur toi, sur la foi, sur l’Eglise, stimuler ta jeunesse à devenir un lieu de vie, de travail sérieux, d’engagement, de mise en jeu de tes qualités et de tes talents en assumant des mots nouveaux comme participation, solidarité, implication, risque…et bien d’autres que tu connais et que tu peux mettre en œuvre pour toi-même et pour les autres.
Une dernière chose, je te souhaite d’être contagieux…comprends bien, contagieux d’enthousiasme, d’espérance, de joie, contagieux dans le bon exemple, dans la prise en charge de ta vie, de la nature, du respect de ton environnement, contagieux dans le bien, capable d’aller contre-courant. Ciao

                                                                                                  p. Bruno !