"L'heure n'est pas au relachement, mais à l'adaptation"

C’est le jour où le Sénégal a enregistré le plus grand nombre de cas de malades du Covid-19 que le Président Macky Sall s’est adressé à la population pour l’annonce d’assouplissement des mesures de lutte contre la pandémie. La couleur était déjà annoncée par des guides religieux musulmans le week-end. Ce qui justifie certainement qu’on ait rapproché la date de sa communication de 24h.

Il y a de quoi se poser des questions sur la communication du Palais. Même si l’ensemble des sénégalais s’attendait à des modifications des mesures (endurcissement ou assouplissement), les sources crédibles qui ont lâché l’information du discours prochain du président et de son contenu motivent des questionnements sur la méthode de prise de cette décision.

Le désir de montrer son indépendance est certainement la raison pour laquelle les deux heures accordée le week-end pour relever l’heure de début du couvre-feu ont été dispatchée entre le début et la fin du couvre-feu (au lieu de 22h-06h, 21h à 5H). Que dire de ce virement sur la question des rapatriements 48 h après une décision de la Cour suprême.

Nous n’avons pas oublié que la loi d’habilitation renforce le premier des sénégalais. Seulement, de l’avis de beaucoup, nous serions rassurés de sentir la collaboration entre les forces vives de la nation dans la gestion de cette situation de pandémie.

Le Sénégal fait partie des dix  premiers pays africains comptant le plus grand nombre de cas :  1995 cas dont 1233 patients sous traitement et 19 décès (12 mai 2020). Les fortes restrictions ont permis selon le discours officiel de freiner la propagation de la pandémie.

Le président Macky Sall du Sénégal s’est adressé à ses compatriotes, lundi 11 mai, en avance de 24 heures par rapport à la date initialement prévue. Dans son discours retransmis en direct, le chef de l’Etat a annoncé un réaménagement des horaires de couvre-feu, fixés de 21 heures à 5 heures du matin au lieu de 20 heures à 6 heures du matin. Les horaires de l’administration sont réaménagés de 9 heures à 16 heures.

De même, le président a annoncé la réouverture des lieux de culte, question au centre de la controverse depuis les débuts de cette pandémie, la possibilité de rapatriement des corps des sénégalais morts de Coronavirus et, également, la réouverture des écoles et universités pour les classes d’examen. Les marchés seront ouverts 6 jours sur 7. Sur ce dernier point, il est clair que l’implication des responsables au niveau local risque de créer de nouveaux groupes de résistance car tous ne sont pas d’avis de la pertinence, d’une telle mesure à ce niveau d’évolution de la pandémie.

La seule conclusion qu’il faut faire de ce discours, c’est que le Président à placer chaque sénégalais devant ses responsabilités : pour la question de la stigmatisation et celle de la prévention. Il est vrai qu’il faut apprendre à vivre avec cette pandémie pour ne pas mettre à terre nos économies, mais avons-nous des citoyens sur lesquels nous pouvons bien compter pour le respect des mesures barrières ? Inutile de rappeler que pour certains le coronavirus n’existe pas et on devra aussi compter sur eux.