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COMMENTAIRE DES TEXTES DU 6ème DIMANCHE DE PÂQUES (2020)

Chers frères et sœurs dans la foi,

Avec le 6ème dimanche de Pâques, nous sommes arrivés aux sommets de ce précieux temps. Et le parfum des textes de la liturgie en répand les dernières suavités d’autant plus que l’Evangile nous annonce que le départ définitif du Christ vers son Père est imminent.

En nous intéressant à la première lecture, tirée du livre des Actes des apôtres, il nous est présenté les premiers déploiements missionnaires de l’Eglise se situant dans la période apostolique. Et ce qui peut attirer notre attention, c’est la force organisationnelle de cette mission évangélisatrice confiée par mandat aux apôtres, et suivant une dynamique, en conformité avec le plan divin du salut.

Puisque le salut vient d’abord du peuple juif (Jn 4, 22), les apôtres demeurant fidèles à l’enseignement du Maître, s’attèleront dans leurs premiers pas à étendre la bonne nouvelle du Christ aux fils d’Israël.

Avec l’œuvre évangélisatrice étendue désormais dans la ville de la Samarie, s’ouvre le deuxième mouvement missionnaire destiné aux juifs de la diaspora. Cette expansion trouve toute sa portée puisqu’elle représente une issue charnière pour l’évangélisation Ad gentes (chez les païens).

Chers croyants, avec le temps de l’Esprit, la bonne nouvelle n’est plus confinée dans un peuple restreint. L’universalité du salut s’impose à tous les peuples, à toutes les races, à toutes les langues, etc. A l’instar du tombeau ouvert du Christ, se profile l’explosion de tout cercle essoufflant et discriminatoire.

C’est justement cette vérité libératrice que le Christ annonce à ses disciples dans l’Evangile. En annonçant explicitement son départ, il annonce aussi sa présence dans l’Esprit de Vérité, le Paraclet que le Père enverra. Cette inhabitation trinitaire du chrétien certifiée par la descente de l’Esprit fait de celui-ci un illuminé, richement doté des dons de sagesse, d’intelligence, de force, de conseil, de piété et de crainte de Dieu.

Cette garantie que le chrétien a reçue avec le baptême et la confirmation devrait surtout le doper dans ces circonstances troublantes et déconcertantes. Cet Esprit, les figures du monde ne l’ont pas reçu. Ce défenseur est celui qui assure notre équipement et notre armure pour le combat spirituel. C’est en ce sens que le discours de réconfort de Jésus regorge toute sa pertinence pour la situation actuelle.

Face à la pandémie où les solutions sont orientées vers des mesures strictement extérieures, mécaniques, scientifique, et même politique, le Christ oppose une défense intérieure et invisible. Celle-ci est le travail de l’Esprit en nous qui suppose davantage une prédisposition à l’accueil, au discernement, à l’attente et non à la dispersion. Laissons l’Esprit Saint se confiner en nous et dans nos maisons pour le temps nécessaire qu’il faut. Il saura mûrir, nos pensées, nos décisions et forger en nous l’esprit d’amour et de paix dont le monde a tant besoin.

Ce qui est sûr, c’est que le temps favorable ne manquera pas, et c’est le temps du surgissement de l’Esprit. Car tout chrétien est appelé où qu’il puisse se trouver, selon la recommandation de Saint Pierre apôtre, à présenter une défense contre quiconque lui demande de rendre raison de l’Espérance qui est en lui (cf 1P 3, 15). Ce témoignage obéit aux critères de bienséance reconnus au chrétien dans la douceur et le respect requis.

En ce sens, le chrétien n’a pas peur du temps faible dans sa vie. Il rayonne toujours en demeurant ferme à la volonté de Dieu dans l’Esprit Saint jusque dans les moments de souffrance. Il obéit simplement à Dieu en évitant le mal. Il accepte de mourir dans sa chair pour vivre dans l’Esprit.

Cette disposition imperturbable repose seulement sur la plus grande des vertus : l’AMOUR. En ce sens, saint Augustin nous adjoint ceci : « Aime et fais ce que tu veux ». Et comment comprendre cette citation si nous ne suivons pas jusqu’au bout sa logique ? Il ajoute : « Si tu te tais, tais-toi par Amour, si tu parles, parle par Amour, si tu corriges, corrige par Amour, si tu pardonnes, pardonne par Amour. Aie au fond du cœur la racine de l'Amour : de cette racine, rien ne peut sortir de mauvais. ».

L’Amour, voilà la finale de l’Evangile de ce jour. Aimer c’est garder les commandements de Dieu pour entrer dans l’Amour premier et trinitaire et vivre ainsi dans l’esprit filial aujourd’hui et pour les siècles sans fin. AMEN.

A.Y.F.D.