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A QUAND UNE AVANCÉE RÉELLE DE L’ASSAINISSEMENT AU SENEGAL ?

C’est des images à couper le souffle qui circulent sur la toile depuis les pluies abondantes de la semaine. Ce n’est pas quelques maisons qui sont concernées mais parfois des quartiers entiers.

La commune de Keur Massar, cristallise à elle seule toutes les attentions. Leur maire dépassé par les événements en est arrivé à chercher un Ministre des inondations dans l’attelage actuel du gouvernement. Beaucoup de maisons sont abandonnées car les eaux ayant atteint une hauteur importante rendant difficile le déplacement des populations surtout les femmes et les enfants.

Il faut dire que les inondations sont chose courante en période d’hivernage au Sénégal.

Même si l’indiscipline des populations du fait surtout de l’ignorance rend difficile l’effectivité d’impact sur les travaux d’assainissement de tout genre, on peut tout de même indexer du doigt le manque de sérieux des gouvernants dans l’ensemble des programmes enclenchés depuis les indépendances dans ce secteur en particulier. Le dernier et dont les financements sont entamés devait mobiliser 750 Milliards de F CFA et concerner plusieurs localités du pays. Aujourd’hui, le peuple demande une évaluation face à la dure situation à laquelle il est confronté. Le palais est dans la même dynamique. Malgré le plan ORSEC réactivé par le Président Macky Sall, il y a bien lieu de rendre public le travail d’évaluation des opérations d’assainissement avec les ministères et autres services concernés.

Le Ministère de l’habitat et les collectivités locales ne sont pas en reste en termes de responsabilité. Des zones bondées de monde sur lesquels des milliards ont été investis pour habitation par les populations elles-mêmes sont dites inhabitables du fait de l’absence de réseaux d’assainissement et de voiries, et pire de la proximité de la nappe. Les promoteurs immobiliers ne sont ni contrôlés ni sanctionnés, on se limite à leur accorder des autorisations sur la base d’un cahier de charges qui du reste n’intéresse pas trop.

Ce laxisme reconnu à beaucoup de services de notre administration rend impossible le solutionnement des maux des sénégalais.

Si des hôtels ont été réquisitionnés pour aider à lutter contre la pandémie de la Covid19, les établissements d’enseignement qui pouvaient servir à accueillir les sinistrés des inondations ont également fait leur plein d’eau. Nonobstant le fait que l’examen du BFEM démarre la semaine prochaine et que la continuité des pluies peut remettre en question la répartition déjà publiée des centres d’examen.

C’est plusieurs fronts qui s’ouvrent actuellement et sur lesquels l’Etat risque gros parce que tous sensibles : organisation des examens et reprise des enseignements face à la question de la mobilité et de disponibilité des espaces concernés, la crise sanitaire avec ces inondations qui peuvent rajouter à la pandémie de covid 19 une épidémie de choléra vu l’insalubrité et l’inconfort dans lesquels les populations se trouvent, une crise sociale dans la gestion des sinistrés en termes de recasement temporaire, de distribution de vivres et de dédommagement pour les pertes matériels et financières occasionnés par cette situation.

Le ciel n’étant pas aux commandes des politiques l’heure est à la proactivité et à l’anticipation pour soulager au plus vite nos concitoyens impactés.